tendresse
Enfants,  Famille,  Vie à deux

L’apprentissage de la tendresse

La tendresse est l’un des sentiments qui nous quitte rarement. Autant les autres peuvent être vécus plus ou moins intensément au cours d’une vie, comme l’amour par exemple, autant la tendresse demeure quasi permanente en soi. Chacun la vivant différemment. Cependant, prenez garde à ne pas la négliger.

La tendresse, un sentiment d’amour

Pour se rapprocher, se comprendre, communiquer, donner et recevoir de l’amour et de la chaleur, la tendresse n’a pas son pareil.

Et c’est bien pour cette raison que la tendresse et sexualité sont souvent confondues. Pourtant, si la sensualité et la sexualité permettent à celle-ci de s’exprimer, elles ne sont toutefois pas un passeport garantissant la présence de cette dernière dans une relation de couple.

donner de la tendresse
Dans un couple, il faut apprendre à se donner de la tendresse

La tendresse est-elle essentielle ?

Mais qu’avons-nous tous, pauvres humains, à vouloir nous serrer les uns contre les autres ? Le désir de tendresse, qui s’apparente parfois à un besoin, est profondément ancré dans le cœur de chacun. Même si ce désir a une histoire, même si notre culture le valorise particulièrement, il correspond incontestablement à un trait humain universel.

Les jeunes s’en bercent et la cultivent de plus en plus tôt. Les amoureux sont regardés avec attendrissement. Mais est-ce bien d’amour qu’il s’agit alors ?

Reconnaître le prix de ce qui advient dans la tendresse ne doit pas empêcher d’oser interroger celle-ci de façon critique. Car, si la tendresse est le premier nom de l’amour, elle n’en est sans doute pas le dernier.

Quand le cœur s’attendrit

Tendresse
La tendresse ou le cœur qui s’attendrit…

« Tendresse » vient de tendre. L’adjectif dit la merveille qui advient lorsque le cœur de l’homme ou de la femme, de dur qu’il était, devient sensible, vulnérable. Chair et tendresse ont cela de commun : la vulnérabilité. Dans la tendresse, deux faiblesses entrent en résonance et se reconnaissent.

 La tendresse a besoin de proximité

La tendresse est proximité. L’autre devient proche, sensiblement et réellement. L’aimé prend corps et chair, fragile et fort à la fois, porteur de la palpitation impressionnante de la vie. Une intimité sans équivalence s’établit entre deux êtres qui, naguère, étaient étrangers. Un pont est jeté au-dessus de l’abîme. Sans se confondre alors, le désir et la tendresse s’entretiennent mutuellement. L’autre devient chair et cher(e) en même temps.

 Tendre est la présence de l’autre

La tendresse introduit dans la relation une dimension nouvelle par rapport à la parole. Au-delà (ou en deçà) des mots, un débordement, une émotion, à mi-chemin entre sensation et sentiment. Peu importe ce qui est dit ou fait. La présence importe plus que les projets, l’être plus que l’agir. Son visage, son corps, tout son être acquièrent un prix sans égal, sa vie devient aussi précieuse que la nôtre.

La tendresse de l’amour

Tout cela arrive comme une grâce, c’est-à-dire comme un cadeau, gratuitement.  Mais comme tout lien humain, la tendresse est beaucoup moins limpide lorsqu’elle est recherchée pour elle-même ou lorsque l’on s’y installe avec complaisance.

 La quête de soi à travers elle

La quête de tendresse, en effet, est toujours peu ou prou une quête de soi. Quête de reconnaissance, confirmation de sa valeur, sentiment de sécurité affective. Désirs bien légitimes, certes, mais qui, s’ils sont dominants, peuvent révéler une certaine immaturité ou une incapacité à accéder à des relations plus exigeantes. A des nourritures plus fortes.

La différence entre tendresse et amour

C’est sans doute pour cela que l’on dit souvent que la tendresse n’est pas l’amour. Même si leurs points communs sont nombreux, même si la tendresse est incontestablement un des noms de l’amour, elle demeure un sentiment. L’amour, au sens plénier, est encore autre chose. Une orientation, un acte, un vouloir.

Aimer, c’est vouloir l’autre comme sujet

L’amour n’est pas seulement une palpitation du cœur ; il est œuvre, construction, engagement. Oserons-nous rappeler que les moralistes anciens le classaient, avec l’amitié, parmi les vertus ?

L’amour d’amitié et l’amour de charité sont d’une autre nature. Cependant, toute relation humaine valable ne passe pas par l’amour sentimental ! Avoir un faible pour autrui peut être le commencement de beaucoup de choses, mais savoir aimer de façon inconditionnelle par compassion ou grandeur d’âme en est une autre. Dans tous les cas, la tendresse est là et doit donc être appréciée à sa juste place.

L’apprentissage de la tendresse

Le fœtus va être le premier à réagir aux caresses et aux massages reçus par le corps de la mère. La peau du bébé est une « antenne » très sensible au toucher, à la tendresse et à la chaleur du corps de l’adulte qui lui envoie des messages d’amour.

En grandissant, un enfant utilise cette antenne pour entrer en communication avec le monde qui l’entoure. Une fois adulte, il ressent à travers son corps les émotions suscitées par une rencontre, un toucher ou une situation.

enceinte
Attendre bébé et se dire que l’on va être Mère !

Ainsi, une impression de bien-être procure du plaisir, une sensation que la plupart d’entre nous souhaitons répéter. Au contraire, toute situation qui cause un malaise engendre la méfiance.

De l’enfance à l’âge adulte, plusieurs d’entre nous avons perdu contact avec une partie de notre antenne et ce, pour différentes raisons. Les touchers-blessures vécus lors d’abus physiques et/ou sexuels, les sévices corporels ou les conséquences d’une absence de toucher sont autant de raisons qui poussent les humains à couper le contact avec cette sophistiquée antenne qu’est le corps.

Notre représentation du rapport amoureux est également fortement influencée par tout ce que nous avons lu, entendu et vu au cours de notre vie, et plus particulièrement pendant notre enfance et notre adolescence. Lectures, téléromans et films ont pu nous amener à croire, par exemple, que tout ce qui entoure la tendresse est naturel, et ne demande pas d’effort.

 La transmission de la tendresse

Il est intéressant de se questionner à savoir si nous sommes habités par les mêmes peurs que nos parents face à l’expression de la tendresse. Évitons-nous les moments où notre partenaire pourrait nous toucher, nous caresser, entrer dans notre intimité ?

Ou au contraire, reproduisons-nous dans notre couple les mêmes touchers de douceur dont nous avons été témoins lorsque nos parents exprimaient leur attachement l’un envers l’autre ?

S’ouvrir ou se rouvrir à la tendresse

Plusieurs facteurs peuvent expliquer que notre antenne ne perçoive plus les signaux de la tendresse. En plus des apprentissages qui ont influencé la façon dont nous exprimons ce sentiment, la venue des enfants, le manque de temps, la fatigue et les malentendus quant aux différences entre les hommes et les femmes sont également des obstacles à cette dernière.

Que faire alors ? Comment créer un espace propice où l’intimité pourra se développer, ou renaître ?

1 – Quand la tendresse disparaît

C’est le cauchemar de toutes les relations, lorsque ces sensations de picotements au cœur disparaissent, que la routine s’installe et qu’enfin la distance se crée dans le couple. À ce moment-là, on ne peut plus vraiment parler d’amour tendre. Les partenaires se connaissent, les réactions sont évidentes. Pour vous en sortir, vous devez alors faire attention à ces rituels qui reviennent machinalement.

Seriez-vous prête à faire un effort et regarder le football avec lui sur le canapé, simplement pour profiter de le voir heureux ? Il sera content de partager ce moment avec vous et de voir l’intérêt que vous y portez. Bien sûr votre partenaire sera ensuite ravi de faire des efforts à son tour pour vous conseiller vos vêtements par exemple.

2 – La tendresse se cuisine

Après un petit repas « concocté maison » suit toujours une soirée tranquille à deux…  Et elle peut être bien plus agréable que prévu ! La sexualité passe parfois au second plan dans les relations de longue durée. Les couples ne vivent alors plus ensemble, mais côte à côte. Le secret est tout simplement de raviver la petite flamme qui brûlait au début de la relation. Chouchoutez votre partenaire, offrez-lui un cadeau qui vient du cœur, et croyez-moi, il débordera de tendresse à votre égard !

cuisiner
Cuisiner procure un bonheur immense !

3 – Laissez-vous assez d’espace

Vous connaissez tous le couple modèle dont les faits et gestes sont synchronisés, l’apparence parfaite et les représentations en public un succès. Mais ne vous y fiez pas, trop de proximité peut submerger une relation !

Pour partager de la tendresse et préserver une intimité commune, il est important que chacun dans un couple garde son espace personnel. Un espace aussi bien temporel que géographique où l‘on peut continuer à garder certaines libertés.

Alors que diriez-vous de vous accorder à nouveau une soirée de temps en temps avec d’anciens amis ? Vous pourrez alors diversifier vos conversations et vous protéger de l’ennui et de la routine.

4 – Construisez un avenir commun

Vous savez déjà où vous souhaiteriez passer vos prochaines vacances ? N’y réfléchissez pas seul et planifiez un extraordinaire séjour ensemble. Asseoir des objectifs et des projets à deux dans une relation est définitivement un facteur de satisfaction. Même pour de petits déplacements, montrez à quel point vous souhaitez donner un nouvel élan à ces petits rien qui font le quotidien, car ils ont de l’importance pour vous.

5 – Intéressez-vous à lui, à elle

Vous êtes stressé au travail, et vous ne prenez pas le temps d’en parler ? Il est donc important d’écouter son partenaire, et d’en parler. Dans une relation qui dure, on ne peut hélas pas faire disparaître tous les petits tracas du quotidien. Il faut essayer de les atténuer et de les surmonter le mieux possible.

Votre partenaire sera là pour vous, et c’est souvent  dans les moments où l’on se sent le plus faible, que la tendresse vient renforcer les liens et le moral.

6 – Ne négligez jamais la tendresse

Cela peut paraître anodin ou ridicule, mais dans de nombreux couples elle tend progressivement à disparaître sans que les partenaires ne s’en aperçoivent.

La qualité d’une relation peut alors se détériorer jusqu’à une rupture parfois inévitable. Pourtant, il ne suffit que de quelques efforts de la part de chacun, pour rétablir des moments de complicité. Restez toujours vigilant pour la réussite de votre vie à deux !

Source : therapieducoupleetfamille.com

6 commentaires

  • Marie Da Cruz

    Merci Bénédicte pour ton commentaire fort intéressant !
    Je vais laisser à mes lecteurs le temps et le soin de te répondre. Peut-être y trouveras-tu des réponses à tes questions. A très vite, donc.

  • Benedicte Houdouin

    Bonjour,
    Hélas, la tendresse physique est chose compliquée. Il semblerait qu’elle est le droit de s’inscrire uniquement dans certaines situations tel qu’au sein du couple, dans les rapports humains/animaux et parents/bébés, enfants et avec réserve adultes/enfants et envers les personnes très âgées. Malheureusement en Europe. entre autres, d’adultes à adultes. La tendresse est tellement connoté qu’elle devient de plus en plus difficile, voir pour certains gênantes. Comment donner et recevoir cette tendresse naturellement dans ce contexte ? Désirer cela est-ce synonyme d’immaturité affective ? Si c’est le cas, que faire car aussi bienveillant et bienfaisant que nous soyons avec nous même, c’est un des rares actes oú êtres eux est indispensable. on n’a jamais vu quelqu’un se caresser les cheveux ou se faire un gros bisous empli de tendresse et s’en satisfaire. en bref la solitude affective est-elle synonyme d’immaturité ou fléau sociale. Dans tous les cas comment y faire face.
    Ps: svp pas de réponse genre apprendre à se faire plaisir et s’apprécier car là n’est pas le problème.

  • Marie Da Cruz

    Bonjour Poupi. Pas toujours facile, en effet, de vivre avec le sentiment de ne pas avoir été aimée ou désirée…
    Toutefois, l’amour de votre père a contribué certainement à ce que, à votre tour, vous ayez prodigué les câlins nécessaires à vos enfants.
    Vous avez ainsi refusé d’être « une victime » et en cela, je vous félicite !
    Toutes mes amitiés à vous.

  • poupi

    Marie
    Article qui vient de m’apprendre une chose , ma mère , n’était pas aimante quand j’étais dans son ventre , et après aussi ,
    je comprends pourquoi j’aime les câlins ,
    heureusement que j’avais mon père pour me câliner .
    j’aime cet article
    Bisous Marie

Vous en pensez quoi, vous ? Laissez-nous un petit commentaire!